En quelques mois, le nombre d’offres de private lease a explosé. Le succès est au rendez-vous, preuve que le belge commence à s’intéresser davantage à l’usage du véhicule plutôt qu’à sa possession.
Si le leasing pour particuliers existait déjà chez certains de nos voisins depuis quelques années, notamment aux Pays-Bas où il rencontre un succès indéniable, il a fallu un peu de temps avant qu’il n’intègre notre marché. C’est que le consommateur belge est encore très attaché au concept de possession de son véhicule, surtout le particulier. Mais l’expérience pilote à durée limitée menée fin 2015 par LeasePlan en collaboration avec Opel dans les magasins MediaMarkt a prouvé qu’une évolution des mentalités était en marche.
« Cette action a servi à tester le marché et savoir si les conducteurs belges étaient prêts à louer une voiture à long-terme plutôt que de la posséder », expose Roeland Vriens, Fleet Manager d’Opel. « Elle a été un véritable succès », confirme Gerry Van Aken, Marketing Manager de LeasePlan. LeasePlan qui a ensuite été l’une des premières sociétés de leasing à lancer sa propre offre au Salon de l’Auto de Bruxelles, tout comme DirectLease. Leur motivation ? « S’ouvrir au marché des consommateurs (B2C) et y exploiter l’expertise acquise dans le B2B car le marché privé était demandeur de ce type de produit », précise Jean-Marc De Geus, Country Manager de DirectLease.
Tandis que pour les constructeurs, l’idée est plutôt d’offrir un nouveau type de service aux clients : « Avec le private lease, nous souhaitons accompagner le client qui cherche une solution tout compris sans devoir trouver une compagnie d’assurance, une assistance, etc. », indique-t-on chez Fiat. « Mais aussi répondre à la demande des jeunes conducteurs qui veulent une nouvelle voiture parce qu’ils apprécient les technologie et systèmes d’infotainment présent dans ces véhicules, mais ne disposent pas du budget pour acheter une voiture neuve. Ainsi, ils y ont accès à un prix attractif ».
Clientèle très vaste
Le jeune conducteur, c’est souvent la cible initiale de ce type de produits. « Chez DirectLease, par exemple, on vise plutôt les jeunes couples qui ont besoin d’un second véhicule dans le ménage pour des petits trajets. Et pour qui l’utilisation du véhicule est plus importante que sa possession ». « Le produit est surtout axé sur les jeunes conducteurs qui savent qu’ils bénéficieront d’une voiture de société dans quelques années, lorsqu’ils auront grimpé les échelons au sein de leur entreprise », ajoute Roeland Vriens.
Mais certains acteurs du secteur, comme LeasePlan, visent très large en affirmant cibler « tous les détenteurs d’un permis de conduire ». Et la réalité du marché leur donne apparemment raison. « Nous avons par exemple des clients qui bénéficient d’un plan cafétéria auxquels nous proposons une voiture en leasing privé », indique Jean-Marc De Geus. Chez Opel, la clientèle se compose également de profils plus âgés qui sont attirés par le concept du ‘tout compris’ car cela leur permet de mieux contrôler leur budget voiture.
« Mais au final, le produit est surtout développé pour les clients qui cherchent une voiture de ville et parcourent peu de kilomètres, précise le Fleet Manager d’Opel. C’est ce qui explique que les modèles proposés en leasing privé sont généralement de petites voitures essence.
Proposer une Opel Insignia diesel n’aurait pas d’intérêt car le montant du loyer serait bien trop élevé ». Confirmation auprès de Jean-Marc De Geus (Directlease) : « le modèle le plus prisé dans notre offre, c’est l’Opel Karl avec moteur 1.0 EcoFlex. Et nous n’avons que des motorisations essence dans notre offre qui compte 12 véhicules ».
Succès inattendu
« Offrir un produit de rêve à un prix de rêve sans devoir faire face à des dépenses supplémentaires pendant la durée d’utilisation du véhicule – excepté le carburant », c’est ainsi que Fiat résume le concept du leasing pour particuliers. Il faut dire que le prix est souvent très attractif pour une offre ‘tout compris’. Mais comment les fournisseurs s’y retrouvent-ils ? « 40% des voitures commandées sont des véhicules qui sont déjà de stock, soit chez le constructeur, soit directement chez un concessionnaire ou même dans les réseaux parallèles du type Cardoen », précise Jean-Marc De Geus. Les véhicules leur sont donc proposés à des prix réduits dans le but d’être écoulés.
Si certains se montrent encore réticents à tirer un premier bilan car le produit n’est lancé officiellement que depuis quelques mois, d’autres osent s’avancer. « Le private lease connaît une croissance impressionnante en peu de temps sur le marché belge. Selon mes estimations, entre 2000 et 3000 particuliers ont déjà signé pour ce type de formules sur l’ensemble du pays cette année, tous les fournisseurs confondus », indique Roeland Vriens. « C’est un produit qui fonctionne très bien, confirme Nico Grootaert, Sales Director d’ALD Automotive. Alors qu’il y a 3 ans, nous n’aurions jamais imaginé lancer ce type d’offre sur le marché belge. C’est la preuve que les mentalités sont bel et bien en train de changer ».